vendredi 21 mars 2014

L'innocent de Palerme

L'innocent de Palerme est un livre que maman nous a lu et que nous avons adoré ! Timo a déjà commencé à le relire, après ce sera mon tour !
Il s'agit d'un roman policier de Silvana Gandolfi, une écrivain italienne née en 1940.
Silvana Gandolfi        L'innocent de Palerme par Gandolfi
C'est l'histoire d'une famille sicilienne qui doit quitter la Sicile à cause de la mort du père et du grand-père tués par deux mafieux. Le personnage principal est le petit garçon de la famille, Santino, six ans et demi, qui a été gravement blessé au cours de la fusillade. Une fois guéri, il choisit de parler au juge, qu'il appelle "le chasseur". Il lui dit qui a tiré sur lui, son père et son grand-père. L'un des deux mafieux est arrêté, l'autre est introuvable mais jugé par contumace à 30 ans de prison. En danger désormais pour toute la vie parce qu'il a parlé au juge, il doit, avec sa mère, changer de nom et de ville.
La première partie du roman est une alternance de chapitres entre Santino (sa vie en Sicile) et Lucio (sa nouvelle vie à Livourne avec sa mère et sa petite sœur).  Lucio vit avec la peur d'être retrouvé par la mafia. Sa passion est de naviguer en Optimist.
La deuxième partie se déroule à Palerme cinq ans plus tard : Lucio retrouve Franscesco, le juge, la seule personne en qui il a vraiment confiance. Grâce aux souvenirs et au courage de Lucio, Pasquale Loscataglia, l'assassin de son père, est enfin arrêté.
                                 Leïna

Nos passages préférés :

Timo

On m'emmena voir ma petite sœur en couveuse à l'hôpital, et je découvris un monstre miniature, rouge et ridé. Elle n'était pas humaine. Ils avaient bien raison de l'enfermer dans une cage de verre.
Au bout de trois semaines, ma mère et Ilaria rentrèrent à la maison, et la dame du tribunal nous quitta. Je devins brusquement le chef de famille : c'était à moi d'aller faire les courses et d'aider maman. Elle me surnommait "mon petit homme"...[...]
(p 185)

Son épaule était encore douloureuse et son genou rigide, mais une nouvelle force l'habitait.
"Pasquale Loscataglia", prononça-t-il d'une voix claire en ne quittant pas Francesco des yeux.
Il se sentit immédiatement soulagé. Comme s'il s'était débarrassé du poids terrible qui l'écrasait.
"Le fils de don Ciccio, le parrain du clan des Loscataglia !"   
(p151)

Leïna

"Je dois être au paradis, pensa-t-il. Il referma les yeux, les rouvrit. Maman-Corbeau s'était redressée et appelait quelqu'un d'un voix rauque.
"Il se réveille ! Venez vite !"
Une autre silhouette apparut. Santino cligna encore une fois des yeux. [...] Il y avait désormais deux figures au-dessus de sa tête : une sombre, une claire.
"Il vient effectivement de se réveiller", confirma Coiffe Blanche." 
(p 90)

C'est le moment que choisit Ilaria pour refaire son apparition.
"J'ai fait caca, m'annonce-t-elle. C'est la première fois depuis avant mon anniversaire. Il y en a une vrai montagne. Tu veux voir ?"
Je rougis, embarrassé. Francesco sourit sans nous regarder.
"Non, merci. Va tirer la chasse d'eau.
- Ça ne sent pas très mauvais.
- Va tirer la chasse tout de suite !"
(p 205)

Maman

"Les enfants sont comme des roseaux, Santino : ils ploient sous le vent, mais quand celui-ci cesse de souffler, ils se redressent. Leur souplesse leur permet de s'adapter aux situations difficiles sans trop subir de dégâts. Ils sont plus flexibles que les adultes. Dans notre jargon, on appelle ça la "résilience". Mais si la rafale est trop forte, bien sûr, il arrive que les enfants soient aussi brisés. Pas toi. Toi, tu t'es relevé."
(p 131)

"Qu'est-ce que je ne t'avais pas dit ?

- Que parmi les juges, il y a aussi des pourris, des juges qui peuvent aller en prison. Comme à Milan. Je l'ai vu à la télévision.
- C'est vrai, Lucio. Mais quand je t'ai rencontré à l'hôpital, tu étais très jeune, tu étais blessé, tu sortais d'un terrible traumatisme. J'ai pensé que tu avais besoin de distinctions claires. D'un côté les gentils, de l'autre les méchants. Sans ça, ta confusion n'aurait fait qu'augmenter.
-Tu aurais du me le dire quand même.
- Tu étais trop petit, Lucio. Les enfants voient les choses en noir ou en blanc. Mais aujourd'hui, tu es en âge de comprendre." Une pause. "Oui, il y a aussi des juges et des magistrats corrompus, comme dans tout groupe humain. Quand les gens ne croient pas complètement à ce qu'ils font, ils peuvent céder à la tentation de l'argent et du pouvoir. C'est vrai. Depuis les éboueurs jusqu'aux plus hauts dignitaires, sans exception. Il n'existe ni classe ni profession qui échappe à cette règle et qui serait uniquement composée de personnes honnêtes - tout comme il n'existe pas de groupe constitué exclusivement de mauvaises personnes." 
(p 204)

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